PFW Prêt-à-porter : Alexandre Vauthier, Loewe, Nina Ricci & Marine Serre

Le prêt-à-porter ne s’arrête pas et me revoilà déjà pour le débriefing du 5ème jour ! Pour être honnête, cette journée ne m’excitait pas tant que ça … Mais de belles surprises nous ont été servies : le chic assumé de Vauthier, l’humour irrévérencieux de Loewe, la palette vibrante de Ricci et la mode décalée de Serre. Intro courte pour une fois. Ne perdons pas plus le temps, que les critiques commencent !

Alexandre Vauthier

Peu de looks, mais quels looks ! 25 allures inspirées des défilés Haute Couture du créateur, mais plus accessibles, portables, et in fine moins chargées. Bref, du prêt-à-porter. Tel est le souhait de Vauthier : « je voulais rester sur quelque chose de chic mais plus doux. Je voulais faire descendre les choses d’un cran. Nous avons tous besoin de quelque chose d’un peu plus doux et de plus sucré ». Le message est passé.

Les robes sont élégamment découpées et mettent en valeur les courbes féminines, sans trop en faire. Le créateur s’amuse aussi à décliner ses idées, en changeant les couleurs ou les longueurs, comme aux looks 22 et 23 où l’asymétrie de hanche est blanche ou noire, longue ou courte. Ainsi, quelque soit sa silhouette, la cliente peut trouver l’allure à son pied. Il en va de même avec le motif léopard, en passant par le trench (look 5), la robe (look 10), la combinaison (look 14) ou encore le blouson et le pantalon (look 21). Amour pour les vestes de motard en vinyle rouge et cuir noir, jouant des frontières entre les genres. Amour aussi pour les sublimes bottes pailletées de cristal, pensées en collaboration avec Giuseppe Zanotti. Elles sont incroyables. Une collection complète qui accumule les bonnes silhouettes, sans chichi et toute en puissance.

Loewe

Deuxième coup de coeur de cette saison. C’était intelligent, surréaliste et exécuté à la perfection. Pour celles et ceux ayant je ne sais comment raté l’évidence, le loufoque surréaliste était à l’honneur pour cette saison. Jonathan Anderson, connu pour son second degré farfelu, se libère des codes de la mode. Une légèreté dont on se délecte, surtout en cette période bien sombre.

Au menu : des robes bisous suivent des robes emprisonnant des voitures à la taille ou encore des escarpins (looks 4, 5 et 25). On retrouve aussi beaucoup de ballons : des rouges coincés entre des lanières de chaussures, des beiges déclinés en motif sur une robe sans manche ou encore suintant des draperies de robes à bandage, des bleus et des beiges gonflés comme des soutiens-gorge, les nœuds s’apparentant à des tétons. Amour pour les looks 1, 2, 3 et 6, où les robes au vent sont en fait moulées dans du cuir. Amour aussi pour le clin d’oeil artistique à Meret Oppenheim, où Le Déjeuner en fourrure se transforme en mini-jupe (oui, encore) au look 23. L’effet est incroyablement réaliste. Tout à l’air facile. Alors que ça ne l’est pas. Faire oublier la complexité relève du génie. Voici une énième preuve que Jonathan Anderson n’est pas taillé de la même pierre que nous. Chapeau.

Nina Ricci

Avec le départ des directeurs artistiques Lisi Herrebrugh et Rushemy Botte un mois avant, cette collection a une saveur particulière pour Nina Ricci. La directrice du design Nana Baehr a donc dû monter une collection sous pression, en seulement quelques semaines. Et franchement, le résultat n’est pas si mauvais. Les codes de la maison sont là, twistés en vitesse, mais avec quelques maladresses certes.

Les tons pastel signatures sont déclinés en longueur : manteaux, robes, jupes. Les fleurs sont solides et ornent les cous des mannequins au look 29, toutes en transparence. Elles sont également taguées au pochoir sur des bas de robe, comme au look 18. Une belle idée mais qui, à mon sens, n’est pas assez poussée. C’est dommage ! La tulle est travaillée en matelassé et col montant, mais floute davantage la silhouette qu’autre chose. Néanmoins, j’aime beaucoup la palette de couleurs utilisée, avec ce bleu cyan, ce vert anis sur des bottes sublimes au look 15, ou encore ce jaune poussin au look 17 en petit pull crop-top. Une collection sauvetage qui a joué son rôle. Hâte de découvrir la nouvelle ère Nina Ricci.

Marine Serre

Marine Serre ne dit rien. Mais elle n’en écoute pas moins le monde. Non-conventionnelle, cette femme est en avance sur tout, anticipe et propose des alternatives. J’aime son intelligence, que l’on retrouve une nouvelle fois dans ce défilé automne-hiver. Parlons déjà du casting. Inclusivité des sexes, âges, silhouettes, et même des couleurs de cheveux. Je n’ai jamais vu pareille représentativité. L’humanité entière y était représentée, quelle émotion. Mes chers créateurs, prenez des notes.

Côté looks, cette générosité est encore de mise. C’était folklorique, éclectique. Mille imprimés se succèdent : écossais, demie-lune (signature de la marque), pied de poule, drapeaux nationaux, fleurs ou encore rayures. Mille styles aussi : ensemble vestes pantalons sérieux en première partie, puis allures pop et rétros, du camouflage pratique en suivant, et des inspirations ésotériques pour conclure. Marine Serre propose un melting-pot des influences, parce que personne ne se ressemble. Pourquoi jouer la carte de l’unicité quand la diversité a tant à offrir ? Amour pour le look 13 avec cette jupe à empiècements funky et déroutante. Amour aussi pour le trench du look 25, tout en découpes de bleu, camel et noir : fantastique. Beaucoup de belles choses, mais surtout un beau message. Marine Serre ne nous déçoit décidément jamais.

Day 5 de la PFW, on y est ! On se retrouve demain pour de nouveaux décryptages ✨ Et si vous avez loupé le Day 4, n’hésitez pas à découvrir ce que PFW Prêt-à-porter : Coperni, Ludovic de Saint Sernin, Rick Owens & Isabel Marant nous ont concocté !

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