PFW Haute Couture P-E 2022 : Julie de Libran, Fendi & Yanina Couture

J’ai un peu la larme à l’oeil. Voici mon débriefing final. J’en ai bien bavé, mais j’ai également plus qu’apprécié cette belle expérience. Une semaine palpitante qui nous a gâté.es de looks incroyables, audacieux et désirables. Je conclus cette belle histoire avec 3 défilés plutôt convaincants : Julie de Libran, Fendi Couture et Yanina Couture. Pour la dernière fois, snif, voici mes tribulations made in haute couture !

Julie de Libran 

De belles promesses. Julie de Libran fait encore partie des petits rats de la haute couture. Sauts de chat après sauts de chat, la créatrice trace sa route, espérant un jour elle aussi décrocher un rôle d’étoile. Et je dois dire qu’elle a tout pour. Évidemment, on ne peut comparer cette collection à celle de Valentino, différences de structure, financement et effectif obligent. Mais une fois cette remise en contexte digérée, on peut admirer le travail bien fait. 

Julie de Libran souhaitait donner un coup de frais aux intemporels. Ceux qui nous rassurent et nous insufflent de l’assurance. Une considération pertinente en vue de cette crise sanitaire qui n’en finit pas et pèse sur les épaules de la sphère mode. « En ces temps incertains, les valeurs classiques et les choses qui les incarnent apportent un réconfort précieux et une solidité rassurante. […] Cette collection de couture continue de représenter ces valeurs, qui sont plus nécessaires que jamais. Classique ne veut pas dire statique ! » écrit-elle en légende de son post Instagram. En effet, la créatrice a revisité le répertoire de base avec quelques twists plutôt intéressants. La petite robe noire se pare de plumes au look 10, de même que le blazer au look 1. La paillette est également mise à l’honneur sur un long manteau double poitrine tout bonnement incroyable au look 5. Amour ultime pour la robe fluide vue au look 20. Des allures de Cher, le confort en prime : que demande le peuple. Bref, une copie claire et efficace, qui nous donne des envies pressantes de renouveler sa garde-robe !

Fendi Couture

Kim Jones déclare son amour à Rome pour cette collection haute couture P-E 2022. Cette fois-ci, la cité éternelle n’est pas parée de lumière, mais se tapit dans une atmosphère plus chargée, onirique et luxueuse. Au croisement entre Métavers et Antiquité, le décor en 3D participe également à nous guider à travers la relecture numérique de Rome que nous propose Monsieur Jones. Le projet est ambitieux : allier classicisme et futurisme, un oxymore pourtant bien connu. Étrangement, ce mariage fonctionne et apporte une profondeur unique à la collection. 

Les rappels à l’histoire romaine sont multiples : références ecclésiastiques avec de longues tuniques vaporeuses, clin d’oeil aux fameuses statues antiques, cette fois-ci déclinée au format 2D sur des robes, reprise de l’iconographie religieuse sous forme de rayons et arabesques en relief… Véritable Indiana Jones du style, le designer a également usé de pinceaux et pelles pour déterrer les toges de nos chers rhéteurs romains. On voit presque le fantôme de Cicéron planer sur le look 18, le drapé bleu nuit étant plus qu’éloquent (j’étais obligée). Fidèle à sa réputation, Jones nous a également émerveillés avec des tombés impeccables aux looks 3 et 8 notamment, nous rappelant son statut d’empereur inégalé du tayloring. Amour pour la longue robe sans manches reprenant les traits d’un ange, que l’on croirait presque déchu tant la nuance de bleu est caverneuse. Amour aussi pour la mise en beauté, où le visage « strassé » des mannequins prend le contre-pied de l’apparente rudesse des tissus bruts. Un équilibre dans la rupture, c’est brillant. Fendi nous propose donc un voyage en terre romaine, oscillant dans le temps et l’espace, mais conservant toute sa justesse. On n’en n’attendait pas moins de Kim Jones.  

Yanina Couture

Une bien belle façon de conclure mes petits débriefings, et la PFW Haute Couture soit dite en passant. Que de couleurs, que de vie, que d’énergie chez Yanina Couture. En ce mois de janvier noyé par le froid et les tons ternes, cette effusion nous fait le plus grand bien. Une ode géniale à l’optimisme et à la liberté, que l’on retrouve dès les premières silhouettes du défilé. Les inspirations 70s sont évidentes : disco, effets vaporeux et surdosage d’arc-en-ciel font la queuleuleu sur le catwalk. Le message est donc clair, cette collection s’apparente à une explosion de couleurs propre au printemps, à travers une palette chromatique intense. 

Yanina Yulia a bien compris le brief d’une collection estivale, et on l’en remercie. Ce melting-pot d’allégresse rassemble donc des motifs géométriques (looks 6 et 16) et psychédéliques (looks 13 et 14), des manches ballons (look 24) ou encore des effets d’ailes de papillons (look 18) et une série de looks blancs et métallisés plus sages (looks 29 à 34), pour un résultat final d’une grande fraîcheur. Amour pour le look 17, un one-shoulder en parfait équilibre entre colorimétrie vitaminée et allure ultra charismatique. Le look 13 est également un coup de coeur, ces tons pastels et mouvants sont hautement désirables. Cette collection est une réussite. Osée et pêchue : j’ai adoré. Point.

Last day, on y est ! On se retrouve bientôt pour de nouveaux décryptages ✨ Mon petit doigt me dit que la PFW Prêt-À-Porter arrive…. Et si vous avez loupé le Day 3, n’hésitez pas à découvrir ce que Zuhair Murad, Valentino, Jean-Paul Gaultier x Glenn Martens, Elie Saab et Charles de Vilmorin nous ont concocté !

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