L’oppression dans mes poumons m’amène à un rejet du corps social qui nous compose. Les idées de révolte sont octroyées par cette fameuse liberté que l’on accorde à son être. Tandis que le corps, lui, ne fait qu’obéir aux caprices de l’âme.
Moi qui pensais être la seule à avoir des pensées maudites, je ne suis finalement qu’assiégée sous plusieurs couches d’épiderme à l’allure lisse, mais pourtant bestiale. Alors, qui pourra passer outre ? Qui voudra arborer les ténébreuses profondeurs ? Qui y trouvera de l’intérêt ? Qui prendra le risque de s’y explorer ? Pourquoi ce « qui » est-il si convoité ?
Par ailleurs, l’impression de ne pas avancer me submerge, comme figée dans le passé. En effet, infortunée je l’étais et quand bien même j’ai lutté corps et âme à contre-courant. Néanmoins, j’ai appris qu’on ne peut maîtriser le temps.

Comme si je pouvais continuer à entretenir l’illusion que tu ne finiras pas par prendre la tangente, toi qui es sans cesse attiré par les brumes du danger. Cependant, que se passe-t-il lorsque le trompe-l’œil dévoile ses failles cachées ? Pourquoi la tentation attise la curiosité ? Moi qui croyais dur comme fer être une âme passionnée, à présent je suis seulement sûre d’être fragilisée.
En outre, la perversion de certains s’avère être difficile a évincer. Imprégner même dans les veines les plus pures, le malsain s’est alors camouflé sous un déni profond. Le tout m’amène à penser que la symbiose des âmes finit par laisser un goût amer. Pourtant, j’ai prié chaque soir pour que cette fusion des êtres me fasse oublier les démons de ma vie.

Pour cause, les deux serpents qui arborent ma peau remettent sans cesse en jeu mes pensées extrêmes. Le yin et le yang s’entremêlent et emprisonnent la rose de l’innocence.
Tandis que le scorpion, lui, hante mon dos, comme le fantôme d’un passé malsain. Des indices le composent, cependant, personne n’a la clé qui lui permettrait de le comprendre. Dénué de sentiments, il n’a pas pour but d’être esthétique, il est comme il est. On ne peut le changer à notre bon vouloir. En effet, il représente les traces d’un passé brulé qui impacte le présent.
La délicatesse, quant à elle, prend forme sous des airs de Baudelaire. Ancrés, ses mots si poétiques près de mon cœur. Les seuls qui m’ont jamais comprise. Aussi mélancoliques que puissants, ils me rappellent le combat de chaque jour.
C’est pourquoi nuit après nuit, mes pensées sont tourmentées. Les tremblements de mon cœur sont à l’image des séismes qui déconcertent mon esprit.