Sur les réseaux sociaux, beaucoup de bonnes actions fleurissent de la part des influenceurs. Des concours Instagram en passant par des opérations solidaires, ces nouvelles stars du web sont prêtes à tout pour augmenter leur visibilité. Nous nous sommes demandés s’il s’agissait uniquement de leur esprit humaniste ou bien de faux-semblants, leur permettant d’atteindre leurs objectifs. La rédaction s’est mise en quête de décrypter deux de ces polémiques.
Léna Situations et sa bourse d’étude
Léna Mahfouf, plus connue sous le pseudonyme de Léna Situations, est une jeune youtubeuse à qui tout réussi. Après la publication de son livre à succès, elle a récemment obtenu sa place dans le célèbre classement 30 under 30 de Forbes. Du haut de ses 3 millions d’abonnés sur Instagram, la jeune femme décide d’aider les étudiants et crée une bourse d’étude à son nom. En effet, en collaboration avec l’Istituto Marangoni, la fameuse école de mode, la bourse d’étude Léna Situations verra le jour dès la rentrée prochaine. Cette aide financière couvrira la totalité des frais de scolarité d’un étudiant pendant les trois ans du bachelor de son choix.
Cette bonne action semble tomber à pic, surtout cette année où la détresse étudiante est plus que jamais d’actualité. Depuis l’annonce officielle de cette bourse, ce sont des centaines d’étudiants qui se sont inscrits pour tenter de décrocher leur place. Tous, rêvent de se retrouver parmi les cinq candidats sélectionnés pour passer le concours et potentiellement être le vainqueur de la bourse. Car oui, ce n’est pas une bourse traditionnelle, il n’y a qu’un seul gagnant. Finalement, il ne s’agit presque que d’un concours Instagram, non ?
Cette action, bien que très généreuse de la part de l’influenceuse , peut créer une certaine polémique. En effet, il va s’agir d’un énorme gain de notoriété pour l’influenceuse mais surtout pour l’école de mode. Cet engouement soudain ne serait-il pas calculé pour permettre à l’école de toucher un public étudiant plus large ?
À lire également : Censure, des influenceuses assignent Facebook en justice
MyBetterSelf et la précarité menstruelle

Récemment, un autre scandale est né autour de la publication de l’influenceuse My Better Self. En effet, en décembre 2020, la blogueuse aux 470 000 abonnés a réalisé un post pour lutter contre la précarité menstruelle. Pour chaque partage du post, elle promettait de faire don d’une boîte de protections menstruelles. Ce post, en collaboration avec l’association ADSF, la marque de protections hygiéniques Nana et la mutuelle Nutuus, s’est avéré être un partenariat.
Dans un premier temps, la publication a été chaleureusement accueillie et partagée des milliers de fois par les internautes. Mais, dans un second temps, d’autres personnes ont commencé à se poser des questions. Comment le simple fait de partager une photo peut se transformer en donation ? Est-ce une vraie campagne bénévole ou s’agit-il juste d’une campagne de publicité pour restaurer l’image dégradée de la marque Nana ?
Beaucoup ont pointé du doigt l’entreprise Nana qui n’a jamais voulu communiquer sur la composition de ses produits. Louise, de son vrai nom, a aussi connu beaucoup de critiques notamment sur le fait qu’elle veuille distribuer des serviettes jetables, elle qui, habituellement, renvoie une image de vie éco-responsable. L’acharnement qu’elle a subi sur les réseaux sociaux démontre aussi le fait que le post est un énorme coup de buzz pour l’influenceuse et que cela demeure assez malsain de quémander des likes et des partages dans le but de réaliser une bonne action.
Et vous, que pensez-vous de ces actions ? Humanisme ou faux-semblants ? Nous sommes impatients de connaître vos points de vue et vos arguments ! N’oubliez pas, vous pouvez aussi retrouver Twelve Magazine sur Instagram : @twelve_magazine
La thématique est intéressante, elle reflète les questions que l’on peut se poser au quotidien dans le monde de l’influence.. Et celui des médias 😉
Lorsqu’une marque communique, elle doit veiller à véhiculer ses valeurs et à donner la meilleure image d’elle même pour toucher son public cible. C’est le cas de l’Istituto Marangoni, celui de Nana, mais aussi celui de Léna Situations et de Mybetterself.
Léna a le vent en poupe et profite de cette notoriété pour réaliser ses rêves tout en gâtant sa communauté. Pourquoi s’en priver ?
A mon sens, que ces actions aient eu « un objectif caché », n’enlève en rien leur pertinence. On se pose les mêmes questions quand un influenceur poste des photos de son dernier voyage caritatif (scandale Dylan Thiry), d’une action citoyenne (scandale #Berrytrash). Certes, ce genre de photos ou d’actions apportent des likes, mais elles ont également le mérite de véhiculer des valeurs positives qui nous donneront peut-être envie de faire une bonne action demain.
Nous avons tendance à être très sévères et à diaboliser chaque action faite sur les réseaux sociaux. Nous accusons les influenceurs, les marques. Mais jusqu’à preuve du contraire, nous avons tous un cerveau et une conscience. Nana a peut-être fait une belle action, cela ne change pas la composition de ses produits. Nous pouvons apprécier la marque pour certaines des valeurs qu’elle véhicule et consommer des produits meilleurs pour notre santé, qui sont plus proches de nos besoins. A nous de ne pas tomber dans le piège du marketing 🙂
« C’est malsain de quémender des likes et des partages dans le but de réaliser une bonne action » –> certains d’entre nous soutiennent financièrement des associations dans le seul et unique but d’obtenir une réduction d’impôts. Tout n’est pas noir ou blanc.
J’aimeJ’aime